L'un des artistes placés cette année dans la liste des incontournables pour l'histoire des arts est Roman Oplaka.
Site officiel de l'artiste
Site wikipédia, page sur l'artiste
Cet artiste est décédé le 6 août 2011, il y a quelques mois seulement. C'est donc sa mort qui a mis un terme à son oeuvre puisque depuis 1965, le commencement, Roman Opalka avait choisi de représenter le temps qui passe, à
travers des toiles peintes avec des chiffres de 1 jusqu'à l'infini...
Le fond de la toile se teintant progressivement de 1% de blanc...
A ces peintures, se sont ajoutés les clichés : autoportraits pris dans un contexte immuable :
Last number :
Récapitulatif des élémnets d'analyse de l'Oeuvre :
Roman Opalka, 1-infini, 1965-2011, peinture et photos.
ARTISTE
Roman Opalka est né le 27 août 1931, de parents polonais. Il est diplômé de l'Académie des Beaux-Arts de Varsovie et professeur d'Art à la Maison de la culture de Varsovie (1958-1960), ré-installé en France depuis 1977.
Il meurt en vacance en Italie le 6 août 2011, à l'âge de 79 ans.
CONTEXTE
En 1965, à Varsovie, Roman Opalka attend son épouse dans un café. Celle-ci tarde à arriver. Ce temps mort lui donne la solution à son travail en gestation : il a l'idée de matérialiser la peinture du temps.
THEME
À partir de 1965 donc, il peint, toujours sur le format 1960 x 1350, en blanc sur fond noir, les nombres qui se succèdent sans relâche et sans fin.
Arrivé au nombre "1 000 000", il décide de faire évoluer son travail. Dès lors, à chaque nouvelle toile entamée, il ajoute 1 % de blanc dans la peinture servant au fond de sa toile, initialement noir à 100 %. Petit à petit, les fonds blanchissent, marquant d'une nouvelle manière le temps qui passe. Toutefois, afin de ne pouvoir être accusé de "fraude", Roman Opałka veille à utiliser deux blancs différents, un pour ses nombres (blanc de titane) et un pour le blanchissement progressif de son fond (blanc de zinc). Aussi, même sur ses toiles les plus récentes (donc les plus blanches), on peut encore distinguer le tracé des nombres en regardant la toile sous un certain angle3.
En outre, Roman Opałka a entrepris une autre démarche. Depuis, à chaque fois qu'il terminait une toile, il se mettait dos à sa toile, et se prenait alors en photo. Dans sa tenue de travail blanche, avec ses cheveux qui viennent également à blanchir, il vient petit à petit se fondre dans sa toile, y disparaître. C'est encore là un moyen d'exprimer le temps qui passe.
Programme de la démarche: OPALKA 1965/1-∞
Ma proposition fondamentale, programme de toute ma vie, se traduit dans un processus de travail enregistrant une progression qui est à la fois un document sur le temps et sa définition. Une seule date, 1965, celle à laquelle j’ai entrepris mon premier Détail.
Chaque Détail appartient à une totalité désignée par cette date, qui ouvre le signe de l’infini, et par le premier et le dernier nombre portés sur la toile. J’inscris la progression numérique élémentaire de 1 à l’infini sur des toiles de même dimensions, 196 sur 135 centimètres (hormis les "cartes de voyage"), à la main, au pinceau, en blanc, sur un fond recevant depuis 1972 chaque fois environ 1 % de blanc supplémentaire. Arrivera donc le moment où je peindrai en blanc sur blanc.
Depuis 2008, je peins en blanc sur fond blanc, c’est ce que j’appelle le "blanc mérité".
Après chaque séance de travail dans mon atelier, je prends la photographie de mon visage devant le Détail en cours.
Chaque Détail s’accompagne d’un enregistrement sur bande magnétique de ma voix prononçant les nombres pendant que je les inscris.
DESCRIPTION
Série de photographies noir et blanc sur papier, 24x30,50 cm.
"... ce que je nomme mon autoportrait, est composé de milliers de jours de travail. Chacun d'eux correspond au nombre et au moment précis où je me suis arrêté de peindre après une séance de travail. "
On voit l'artiste en gros plan, en noir et blanc, sur fond blanc et neutre, avec un éclairage constant. La seule variante est le temps et les effets de celui-ci sur l'artiste.
ANALYSE
En peignant toujours des chiffres, en noir s'éclaircissant ; en se prenant toujours en photo avec les mêmes fond et éclairage... Opalka répète inlassablement les mêmes gestes, comme un rituel. Seul le temps a une emprise sur lui et donc sur son œuvre. Ce sont des autoportraits objectifs, neutres, puisque l'artiste n'exprime aucune émotion.
C'est sa mort, récente, qui a mis un terme à cette œuvre « infinie ».
AUTRES ŒUVRES
Séries d'autoportraits :
- Rembrandt
- Picasso
Le corps de l'artiste conservé :
- Penone, Il poursuivra sa croissance sauf en ce point
- Manzoni, Merde d'artiste
Le corps de l'artiste transformé :
- Orlan, Selfhybridation
- Body art